2025
YOUNG TALENT COMPETITION 2025
Genève, 1er avril 2025 – Remise du Prix au lauréat : Alexis Fruhauff, France, Pendule à Seconde.

Depuis 2015, la Young Talent Competition permet de découvrir les jeunes horlogers les plus talentueux au monde et de les soutenir sur la route de l’indépendance en reconnaissant leurs créations et en les mettant en lumière. F.P.Journe organise la Young Talent Competition avec le soutien de The Hour Glass, ambassadeur de l’horlogerie de luxe pour la région Asie Pacifique. Les deux Maisons partagent le même but afin de transmettre l’art de la haute horlogerie et la reconnaissance du travail artisanal.

Les critères de sélection sont basés sur la prouesse technique, la complexité de réalisation, le sens de l’esthétique ainsi que la qualité du travail artisanal. Les candidats doivent avoir conçu et réalisé de manière indépendante une réalisation horlogère ou une construction technique. Le lauréat 2025 reçoit un diplôme et un chèque de CHF 50’000.- offert par The Hour Glass et F.P.Journe lui permettant d’acquérir des outils ou de financer un projet horloger.

Alexis Fruhauff, 29 ans, diplômé du Lycée Diderot de Paris (France), a remporté l’édition 2025 avec sa création « Pendule à Seconde ». Il a reçu son prix des mains de Michael Tay - Directeur Général de The Hour Glass - et de François-Paul Journe lors d’une réception à la Manufacture en présence de membres du jury et d’anciens gagnants venus l’encourager et partager avec lui leurs expériences.

Conçue à partir d’une feuille blanche et entièrement réalisée à la main, la Pendule à Seconde d’Alexis Fruhauff combine des techniques traditionnelles et modernes. Elle met en œuvre un échappement à détente pivotée à coup perdu, un balancier réglable, et une architecture inspirée par les travaux des horlogers Antide Janvier et Paul Garnier. La boîte, en bois massif de merisier, rend hommage à la pendulerie française du XVIIIe siècle.

Le jury de la Young Talent Competition est composé de personnalités clés de la scène internationale horlogère : Philippe Dufour, Andreas Strehler, Giulio Papi, Marc Jenni, Michael Tay, Elizabeth Doerr et François-Paul Journe.

 

Alexis Fruhauff

Pendule à Seconde

29 ans - Paris - France

Diplômé du Lycée Diderot de Paris, France - Juin 2022

Introduction_

Le projet prend naissance en 2022 lors de ma dernière année d’étude en DNMADe (Diplôme National des Métiers d'Art et du Design) au lycée d’horlogerie de Paris, où je découvre les pièces de maîtrise de très grande qualité réalisées par les élèves à la fin du XIXe siècle. Après l’obtention du diplôme, le projet est retravaillé et complexifié, en y ajoutant des inspirations des travaux de l’horloger français Antide Janvier, dont j’affectionne tout particulièrement les réalisations atypiques et reconnaissables.

Conception et réalisation_

La Pendule à Seconde a été pensée à partir d’une feuille blanche : aucun composant n’a été repris d’un projet antérieur, et l’outillage lui-même a été entièrement conçu et fabriqué pour réaliser les différentes pièces. Le travail s’est étalé sur une période de trois années, en parallèle de ma formation.

Le régulateur est réalisé de manière conventionnelle en mélangeant des techniques modernes et traditionnelles : travail à la lime, tournage sur Schaublin 102 et tour d’horloger 8 mm, fraisage sur Aciera F3, usinage sur machine à pointer Hauser 2BA. Tous les composants sont démontables, facilitant l’entretien, la transmission ou une décoration ultérieure.

Architecture horlogère_

Le mouvement suspendu sur potence repose sur un échappement à détente pivotée à coup perdu, inspiré d’un travail de l’horloger français Paul Garnier combinant denture et chevilles. Seule la palette de droite transmet l’impulsion ; une palette opposée assure une fonction de sécurité. Les chevilles sont usinées dans un alliage moderne, « Hardiall® », qui offre auto-lubrification, légèreté et excellente résistance à l’usure.

Le balancier, monté sur tige Invar, est démontable. Il est muni d’un système de lentilles vissées ainsi que d’un réglage du point mort au pas métrique fin, permettant une grande précision d’ajustement.

L’énergie est transmise par deux barillets montés en symétrie et à Croix de Malte, reprenant la philosophie des chronomètres de marine de Breguet afin de pallier au système de la fusée-chaîne et d’obtenir un système de force constante nécessaire à un échappement à détente. Chaque barillet comprend un couvercle vissé à repositionnement isostatique, un crochet externe et des axes en acier trempé, assurant une concentricité parfaite et une usure maîtrisée.

Le rouage a été entièrement fabriqué à la main. Les pignons sont taillés, trempés, revenus bleu, polis au buis, puis retournés « entre-pointes » pour garantir la concentricité des portées. Des piqûres latérales et portées coniques étranglées favorisent la rétention d’huile. Les roues, vissées sur les mobiles, sont surdimensionnées comme dans les calibres école, pour permettre des réparations ou décorations ultérieures.

Les rochets et cliquets, légèrement redessinés pour un meilleur confort au désarmage, conservent l’esprit « école ». Leurs faces sont adoucies et leurs dessous décaissés pour éviter l’abrasion de la platine.

Boîte et cadran_

Deux options ont été étudiées pour la boîte : une version en bronze doré et une version en bois massif de merisier, finalement retenue. Inspirée des cages de l’ébéniste Jean-Ferdinand Schwerdfeger pour Antide Janvier, elle a été dessinée après le diplôme avec l’aide de Stéphane Girardot - antiquaire parisien spécialisé en horlogerie ancienne, pour respecter les justes proportions de la pendulerie française de la fin du XVIIIe siècle. L’ensemble est démontable en trois parties (socle, cadre, chapeau), et inclut une porte à secret.

Le cadran, en laiton gravé main et argenté, est monté via une fixation invisible, un véritable défi technique. Il est accompagné d’une plaque de mesure d’amplitude du balancier, également gravée, permettant de visualiser précisément le fonctionnement du pendule.

Spécifications techniques_

Dimensions : 55 × 32 × 23 cm
Poids : environ 7 kg
Échappement : détente pivotée à coup perdu, palettes acier et Hardiall®
Balancier : tige en Invar, lentilles vissées, filetage métrique fin
Barillets : double barillet à Croix de Malte, couvercles vissés, axes acier trempé
Pignons : polissage au buis, bleuis, taillés et finis à la main
Roues : épaisseurs surdimensionnées, vissées
Rochets et cliquets : redessinés, décaissés, usinés main
Boîte : merisier massif, démontable, porte à secret
Cadran : laiton gravé main, argenté, fixation invisible
Finitions : travail traditionnel à la lime, sur Schaublin 102, Aciera F3, Hauser 2BA
 

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